Lydie Salvayre / Points Seuil / 7.30 €
Deux voix entrelacées.
Celle de Montse, mère de la narratrice, « mauvaise pauvre », âgée de 90 ans, qui raconte « sa guerre d’Espagne » quand elle avait 15 ans, en 1936. C’était un été de liberté et de bonheur, la candeur et l’allégresse de l’adolescence en Catalogne révolutionnaire. Auparavant, c’était la misère, comme depuis des générations dans l’Espagne catholique, après, c’est la guerre qui finit, les vengeances sordides et l’épuration, l’exil en France, où elle vivra pour raconter.
Celle, révoltée, de Georges Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les nationaux avec la bénédiction de l’Église catholique contre les « mauvais pauvres ». Son pamphlet, Les Grands Cimetières sous la lune, fera bientôt scandale.
Ce mélange d’histoires individuelles plongées dans le grand bain de l’Histoire est un beau succès, qui se lit avec passion.
Jean-Marc