Antonio Forcellino / Seuil / 22 €
1545, c'est l'année où le Titien trahit Venise et vient peindre pour Alexandre Farnese, alias Paul III, et où Michel Ange arrête de peindre la chapelle Pauline. C'est aussi la période où les Turcs mettent le siège devant Vienne et s'emparent d'Otrante dans le sud de l'Italie, où l'Espagne et le Portugal repoussent les limites du monde, mais la grande préoccupation de Paul III est de détacher les Duchés de Parme et de Plaisance des Etats pontificaux pour les léguer à ses petits-enfants. La justification de ses intérêts patrimoniaux va commander la ligne de conduite de l'Eglise. On compensera la faiblesse morale par le durcissement doctrinaire.
En deux ans une chape de plomb tombe sur l'art italien. Désormais les commanditaires officiels imposent le moindre détail symbolique des tableaux. L'auteur nous apprend à regarder la symbolique théologique de chaque détail d'une oeuvre et la manière dont elle était vue alors. Telle statue montre une torche plutôt qu'un miroir, une couronne de laurier plutôt que de fleurs, et c'est le sens même de la foi qui est en cause. Cette lecture des tableaux est une nouvelle pour moi, et c'est un aspect passionnant de l'art que je vais creuser.
Jean-Marc